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Emplatré, va !

Résumé grossièrement, le plâtre est préparé par calcination du gypse puis broyage des produits obtenus en poudre fine. La poudre peut ensuite être mélangée à différents adjuvants pour améliorer certaines capacités physiques du produit final.

Pour pouvoir être utilisé, le plâtre doit être gâché : il s’agit de mélanger la poudre à de l’eau pour obtenir un mélange homogène qui durcit rapidement.

Le mot « plâtre » désigne tout autant le matériau lui même que les éléments réalisés en plâtre . La première mention du mot « plastre » se retrouve en 1268, dans le Livre des mestiers d’Etienne Boileau. Il pourrait s’agir d’une déformation du grec « emplastron » latinisé en « emplastrum » qui désigne un enduit à base de plâtre.

Les archéologues font remonter l’utilisation du gypse transformé par les populations humaines au Néolithique. Les civilisations du Levant et de Mésopotamie puis l’Egypte utilise le plâtre. La civilisation romaine l’emploie comme enduit et sur les statues. La conquête romaine dissémine cette pratique à travers l’Europe . Dans les régions naturellement riches en gisements de gypse, les techniques de mises au point du plâtre se perfectionnent. Ainsi, à Lutèce (future Paris), les gisements de la colline de Montmartre sont exploités depuis cette époque.

Le plâtre a plusieurs avantages : il résiste mieux au feu que le bois, ne dégagent que de la vapeur d’ eau lorsqu’il brûle et permet tous les décors possibles avec les plus minutieux détails prenant, une fois sec, la dureté de la pierre.

Pour la petite histoire, après l’incendie de l’île de la Cité entre le pont Notre-Dame et le pont au Change en 1621 et peu après le grand incendie de Londres en 1666, sur fond de tractation commerciale industrielle, le roi Louis XIV rend obligatoire l’utilisation de ce matériau ignifugé à Paris en 1667. Les pouvoirs publics espèrent ainsi éviter la propagation d’un foyer à tout un quartier : Paris n’a plus connu d’incendies de très grande ampleur depuis…

Le plâtre est un matériau polymorphe, utilisé dans la construction de bâtiments comme en médecine (plâtres orthopédiques, par exemple) et en conservation-restauration, pour combler des lacunes ou pour remplacer une pièce manquante.

Le plâtre utilisé dans ce dernier cas est particulier et n’est pas celui que l’on trouve en magasin de bricolage : il n’y a pas eu adjonction d’adjuvants qui risquent de mettre en péril l’œuvre restaurée à plus ou moins long terme. Il est possible d’ajouter des éléments dans la poudre de gypse à des fins conservatoires (pigments, stabilisateurs, anti fongiques…) mais toujours en adéquation avec le matériau de l’oeuvre en présence.

Paradoxalement, les pièces en plâtre sont souvent celles pour lesquelles une restauration avec du plâtre est la plus complexe : l’eau contenue dans la partie nouvellement restaurée menace la partie ancienne.

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