Ainsi que nous l’avions déjà évoqué ici, il est toujours important de pouvoir décrire précisément la pièce sur laquelle on travaille.
Dans le cas du mobilier et des objets en bois, de la commode Boulle aux boîtes à musique, savoir décrire la façon dont les pièces de bois sont liées les unes aux autres permet aussi d’affiner une datation, d’identifier un atelier ou, plus prosaïquement, de comprendre les raisons d’une déformation.

Pour pouvoir identifier les principaux types d’assemblages, demandons l’aide de M.Nosban, spécialiste émérite de la question et qui rédige en 1835 son « Manuel du menuisier en meubles et en batimens, suivi de l’art de l’ébéniste… ».
Selon lui :
« Il ne suffit pas de savoir dresser et chantourner les différentes pièces de bois qui composent un ouvrage, il faut connaître l’art de les unir entre elles, de les entailler de manière que leurs extrémités s’emboîtent les unes dans les autres. C’est là ce qu’on appelle assembler, et il n’est pas douteux que cette opération ne constitue une des parties les plus importantes de l’art du menuisier; sans elle on ne ferait jamais que des pièces épaisses, des fragments, jamais un ouvrage complet ; et si on la négligeait, si les joints étaient mal faits, le meuble d’ailleurs le mieux fait deviendrait grossier, commun et ridicule. C’est de la perfection des assemblages que dépendent la solidité et l’élégance des travaux du menuisier. On ne saurait donc y apporter trop de soin et de précision. »
Tenez-vous le pour dit !
Les principaux types d’assemblage sont donc, selon M.Noslan :


Fig 43 : assemblage carré et sa variante, l’assemblage en tenon-mortaise en enfourchement, où le tenon est maintenu dans une mortaise classique par une mortaise en fourche (fig A)
De ces deux assemblages de type tenon-mortaises découlent presque tous les autres :
Fig 44 et 47 : l’assemblage d’onglet, lorsque les parties présentent des moulures, comme des cadres par exemple.
Fig 45 : l’assemblage à bois de fil, variante de l’assemblage d’onglet et réservé aux ouvrages dont le bois restera apparent ou juste vernis. Avec cette technique, les fils du bois des deux parties vont former visuellement un angle droit plus élégant d’une partie à l’autre et ne pas rompre l’harmonie de l’objet.
Fig 48 : l’assemblage à demi-bon, sans tenon ni mortaise mais par jeu de découpes qui s’emboîtent sur l’extrémité des parties à reliées.
Fig 50 : l’assemblage à queue d’aronde.
Fig 54, 55 et 56 : l’assemblage à trait de Jupiter.
Fig 57 : l’assemblage à flûte ou sifflet.
Et maintenant, interro : sauriez-vous décrire les méthodes d’assemblage utilisées dans ce cas ?
